miércoles, 20 de enero de 2016

La mortalite en France

La mortalité a atteint un niveau record en France en 2015

«Papy boom» et «baby blues» ont significativement effrité le solde naturel en France en 2015, avec des naissances en berne, et un nombre de décès jamais enregistré depuis l'après-guerre. 


19 Janv. 2016, 13h37 | MAJ : 
ILLUSTRATION - Confrontée au vieillissement de sa population, conjugué en 2015 à des épisodes de grippe, de canicule et de froid, la France a vu son nombre de décès bondir l'an dernier. 
La génération «Baby boom» est devenue la génération «Papy boom» et se meurt. Comme les premiers chiffres que nous avions publié en novembre le laissait penser, la France a connu en 2015 un nombre de décès, 600 000, «au plus haut depuis l'après-guerre».



 L'an dernier a aussi été marqué par un faible recul des naissances pour atteindre 66,6 millions d'habitants au 1er janvier 2016, selon les chiffres publiés mardi par l'Insee.

Ainsi, 64,5 millions d'habitants vivent en métropole et 2,1 millions dans les cinq départements d'outre-mer. La population a augmenté de 247 000 personnes au cours de 2015 (+0,4%),  portée en majorité par le solde naturel, c'est-à-dire la différence entre les naissances et les décès. Ce solde naturel, bien qu'étant  le plus faible enregistré depuis quarante ans (+200 000 en 2015 sur un an), reste le principal moteur de la croissance démographique, bien supérieur au solde migratoire (+47 000).
Le nombre de morts a augmenté de 7,3% en 2015

La chute du solde naturel s'explique par deux tendances : les naissances ont légèrement diminué (-19.000 sur un an) et le nombre de décès a fortement augmenté (+41 000 sur un an). En 2015, 600 000 personnes sont décédées (+7,3% sur un an). Du jamais vu depuis l'après-guerre.

Comment expliquer cette surmortalité ? Par une raison conjoncturelle tour d'abord :  trois épisodes sanitaires, la grippe au premier trimestre 2015, la canicule en juillet et une vague de froid en octobre, y ont contribué. Par une raison structurelle ensuite : cette «forte hausse s'explique par l'augmentation du nombre des 65 ans et plus et par la hausse des taux de mortalité après 65 ans» selon Marie Reynaud, cheffe des études démographiques et sociales de l'Insee. «La population résidant en Francecontinue de vieillir, avec l'avancée en âge des baby-boomers (nés entre 1946 et 1974, ndlr). La part des 65 ans et plus s'établit à 18,8% au 1er janvier 2016, contre 18,4% un an plus tôt, ajoute-t-elle.

Sous l'effet de ce surcroît de mortalité, l'espérance de vie à la naissance «diminue nettement», de 0,4 an pour les femmes, de 0,3 an pour les hommes. En 2015, une femme peut espérer vivre 85 ans et un homme 78,9 ans. En 2003 et en 2012, l'espérance de vie à la naissance avait reculé pour les femmes uniquement pour repartir ensuite à la hausse. Elle avait baissé pour les deux sexes en 1969.